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Les encres aussi font leur révolution environnementale

22 mars 2023

Lorsque l’on évoque l’impact environnemental des imprimés, on pense le plus souvent, voire exclusivement, au papier, à nos forêts et au recyclage. Mais on oublie la plupart du temps l’encre utilisée pour les livres, magazines et prospectus. Dans ce domaine également, les progrès en matière de préservation de l’environnement ont été importants depuis quelques années et les efforts se poursuivent.

L’encre utilisée pour tous nos supports imprimés se compose d’une matière colorante (des pigments), d’une matière liante, qui va permettre de transporter et de fixer l’encre sur le support, et d’additifs. Jusqu’à il y a une vingtaine d’années, les imprimeurs n’avaient guère d’autre choix que d’utiliser des encres à base de minéraux. Issues de la pétrochimie en général, ces solvants utilisent donc des ressources non renouvelables, et y sont associés des additifs pour améliorer le temps de séchage ou le maintien des couleurs. Elles comprennent par ailleurs des composés organiques polluants et très volatils, qui sont libérés dans l’air.

Un arrêté de restriction depuis le 1er janvier 2023

Le Gouvernement a pris un arrêté instaurant, depuis le 1er janvier 2023, une restriction des substances contenues dans les huiles minérales utilisées dans les encres d’imprimerie pour les prospectus publicitaires et les catalogues commerciaux. Sont visées les encres contenant une certaine quantité d’hydrocarbures aromatiques d’huile minérale (MOAH) ou d’hydrocarbures saturés d’huile minérale (MOSH), qui sont désormais interdites, avec un délai de 12 mois pour écouler les stocks existants. Une mesure qui devrait être étendue à toutes les impressions à destination du public au 1er janvier 2025.

« L’encre concernée ne pourra bénéficier d’une attestation de conformité »

Mais cet arrêté a soulevé la colère des professionnels. Ces derniers estiment que cette mesure dépasse les capacités analytiques disponibles au sein de l’industrie. « Or, sans capacité à démontrer la présence d’une substance interdite, même si celle-ci n’est pas utilisée dans la formulation de nos produits, l’encre concernée ne pourra bénéficier d’une attestation de conformité réglementaire, » explique-t-on à la FIPEC (Fédération des Industries des Peintures, Encres, Couleurs, Colles et adhésifs, Préservation du Bois).

Les encres à base d’huiles végétales naturelles

Les encres végétales sont-elles la solution ? Les solvants issus d’hydrocarbure dans ce cas sont remplacés par des huiles végétales naturelles, qui elles sont renouvelables et moins toxiques. De colza, de tournesol, de lin, de maïs ou de soja… De nombreux types d’huiles peuvent être utilisés, sans perte de qualité. Elles permettent un excellent transfert de la couleur, qui sont plus vives et plus intenses. Elles ont en outre l’avantage d’être plus adaptées pour une utilisation en contact avec des produits alimentaires notamment, donc sans danger pour les enfants, par exemple.

À lire aussi : Les règles d’or de l’imprimé publicitaire éco-responsable – La revue du prospectus

Le respect de l’environnement : un avantage concurrentiel certain

Des avantages qui ont fait leur succès croissant depuis le début des années 2000 et ont incité de nombreux imprimeurs en Europe à les adopter. D’autant que le respect de l’environnement, exigé par un nombre croissant de clients, est ainsi devenu un avantage concurrentiel certain.

Ce qui ne veut pas dire que les encres végétales représentent LA solution définitive en matière de préservation de l’environnement. Reste le problème de la traçabilité. Une huile végétale peut en effet avoir été produite à l’aide de produits chimiques. Enfin, certains fabricants y mêlent tout de même des additifs, notamment à base d’alcool, ce qui rend le recyclage plus compliqué.

« Une impression rapide tout en étant durable »

De nombreux fabricants ont investi pour se positionner sur ce marché, comme l’allemand Hubergroup, qui propose désormais une gamme d’encre offset feuille sans huile minérale à séchage rapide. « Il était important pour nous que les clients, qui sont attachés à ces questions, puissent bénéficier d’une impression rapide tout en étant durable, » explique Josef Sutter, directeur des produits feuilles/UV Europe chez Huber. « La tâche ne fut pas aisée, mais nous sommes ravis d’avoir relevé ce défi ».

« Une forte augmentation du prix des encres »

Comme pour le papier, la crise de l’énergie liée à la guerre en Ukraine, a cependant entraîné « une forte augmentation des prix des encres, qu’elles soient minérales ou végétales, celui des pigments et des solvants bondissant de 25 à 60% selon les types de produits », alertait dès fin mars 2022 la FIPEC, la Fédération des Industries des Peintures, Encres, Couleurs, Colles et adhésifs, Préservation du Bois. Fédération qui regroupe les principales organisations professionnelles. Une hausse des prix qui s’est poursuivie depuis.

Et maintenant les encres à base d’eau

Une nouvelle génération d’encres, encore plus « verte », fait maintenant son apparition. Initiées dans le cadre de l’impression textile, de nouvelles encres à base d’eau sont maintenant également produites pour l’impression papier. Il existe deux variétés, Dye (avec pigment) ou UV. Les encres avec pigment sont mélangées avec de l’eau. Eau qui s’évapore en laissant sur le papier des couleurs vives mais s’estompant rapidement sous les rayons du soleil. Elles conviennent donc surtout à des opérations promotionnelles à durée limitée. Les encres UV, elles, forment à l’évaporation comme de minuscules points de couleurs. Couleurs un peu moins vives, mais qui résistent mieux aux rayons UV et durent ainsi plus longtemps.

À lire aussi : Papier et déforestation : le point sur les idées reçues ! – La revue du prospectus

Des labels, pour s’y retrouver

Imprim’Vert

Le label concerne trois axes : la gestion des déchets dangereux, la sécurisation de stockage des liquides dangereux, la non-utilisation des produits toxiques.

Coatings Care®

Un référentiel international incluant La protection des locaux et de l’environnement, celle des personnels, des utilisateurs, du public, l’élimination en toute sécurité des produits industriels et le respect de toutes les exigences réglementaires.

Print’Ethic

Dans le cadre d’une démarche RSE plus globale, le label Print’Ethic a été créé en 2018 et s’adresse aux entreprises déjà labellisées Imprim’Vert. Il répond à la norme ISO 26 000 et inclut notamment des engagements pour des achats responsables et l’optimisation des volumes et des quantités de matières premières utilisées.

Le ruban de Moebius

Les célèbres trois flèches vertes qui assurent que le produit ne contient que des composants recyclables.

Ecofolio

Certifie que l’entreprise se soumet à une taxe pour la collecte, la valorisation et l’élimination des déchets d’imprimés papier.

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