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Renforcement du Stop-Pub : où en sommes-nous ?

13 juillet 2022

Depuis le 1er janvier 2021, la loi AGEC a renforcé le système Stop-Pub en prévoyant des amendes en cas de non-respect de cette mention. Le Commissariat Général au Développement Durable, communément appelé CGDD, a pour mission de rédiger le bilan de cette loi et de son application – notamment le volet des sanctions, qui, pour l’heure, ne sont pas appliquées. L’ADEME pilote pour sa part le suivi des mesures volontaires mises en place pour informer les populations à l’usage du Stop-Pub au travers d’un comité de pilotage.

Des parties prenantes qui échangent sur le suivi opérationnel des mesures

L’ADEME anime le comité de pilotage pour l’application du Stop-Pub dans le cadre de la loi AGEC. Il est composé d’ONG qui veillent aux enjeux de prévention des déchets (France Nature Environnement et Zéro Waste France), d’une association de collectivités (le Cercle National du Recyclage – CNR), ainsi que des acteurs économiques de la filière de l’imprimé publicitaire (enseignes, donneurs d’ordres et acteurs de la communication de proximité – représentés par le Syndicat de la Distribution Directe).

Le plan d’action volontaire

Dans le cadre du suivi, ce plan vise la bonne mise en œuvre de la loi au travers de 4 ambitions majeures : renforcer la notoriété et le fonctionnement du dispositif Stop-Pub, mettre à disposition le Stop-Pub pour le public intéressé, sensibiliser à la consommation responsable et à l’impact du gaspillage des imprimés non lus, nourrir les échanges et suivre les actions menées dans une logique d’amélioration continue.

Des actions adaptées au contexte local

C’est essentiellement dans les zones urbaines que les enseignes se désengagent du prospectus en boîte aux lettres mais elles soutiennent toujours ce support dans des zones où la fracture numérique est plus grande et où les habitudes d’usage du catalogue papier demeurent fortes, comme dans le Nord de la France, par exemple, indiquait un représentant d’une enseigne discount lors du dernier comité de pilotage. Dans une interview au journal le Parisien, Frédéric Preslot, directeur du marketing opérationnel de Carrefour, expliquait qu’une expérience d’arrêt de distribution de l’imprimé publicitaire en boîte aux lettres à l’été 2021 menée près de l’hypermarché de Soyaux en Charente s’était traduite par une baisse du chiffre d’affaires du magasin, expérience qui – logiquement – ne sera pas reconduite dans cette zone.

Les acteurs de la filière prennent leurs responsabilités

D’une manière générale la réponse apportée par les enseignes de GMS vise plus de responsabilité : arrêt du catalogue dans certaines zones lorsque c’est pertinent avec report sur le digital au choix de plusieurs canaux pour Carrefour (mail, sms, WhatsApp, communication sur les réseaux sociaux…), catalogue réduit et complété en numérique via un QR code pour Casino, QR code avec lien proposant de télécharger un Stop-Pub pour Lidl, proposition de le retirer en magasin pour Système-U ou encore Cora. Leclerc rappelle également que ses prospectus nationaux sont fabriqués à partir de papier issu de forêts gérées durablement. De plus, cette enseigne mène depuis 2017 une campagne d’incitation auprès des porteurs de la carte de fidélité à rapporter les prospectus en magasin en vue d’un recyclage au bénéfice de la Recherche contre Alzheimer Bref, chacun intègre des pratiques plus responsables et s’assure surtout d’en mesurer l’efficacité.

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Oui-Pub et Stop-Pub doivent coexister

Selon une étude de l’ADEME en 2020, 86% des particuliers interrogés étaient satisfaits du fonctionnement actuel du système Stop-Pub, on peut donc penser que les efforts menés par les professionnels du secteur vont renforcer ce sentiment. Pour autant, les distributeurs rappellent qu’ils doivent aussi, pour les zones concernées par l’expérimentation Oui-Pub, développer de nouvelles actions et stratégies.

Des enjeux sectoriels forts

Les parties prenantes de la filière économique de l’imprimé publicitaire (SDD, UNIIC et COPACEL) interrogées dans le cadre d’une enquête exploratoire sur un dispositif « Oui à la Pub » pour l’ADEME entre 2018 et 2019 avaient alors rappelé que la mesure de différents critères économiques et environnementaux – report vers de la publicité papier vers la publicité numérique, impact sur l’emploi et sur le pouvoir d’achat des consommateurs – étaient autant d’enjeux à adresser. Qu’il s’agisse du Oui-Pub ou du Stop-Pub, ces questions restent d’actualité et devront faire l’objet d’évaluations dans le cadre du suivi de l’application de ces lois.

Lire aussi : https://www.larevueduprospectus.fr/experimentation-du-oui-pub-la-publicite-peut-accompagner-une-consommation-plus-responsable/

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